Par Benman - 17-04-2024 17:36:54 - 4 commentaires
Un jour, on demanda à des bêta testeurs d'arrêter d'être beta, et de tester des trucs
Comme ils se croyaient d'jeuns, il se mirent à mettre des smileys partout😅😀👽🤨
Ils se dirent, en fait il est largement temps d'aller courir🏃♀️ou faire du vélo 🚴♀️🚴🚵
Ils prirent ensuite leur smartphone pour mettre des smileys plus smart et moins fun 😇🧱(^-^)🏘🇲🇫🏴🍆🍆🏘🎫🍺🍺🍺🍺🔞🛅
Ils testèrent aussi une image à importer
et ça marchait pas 🧐
Alors ils testèrent un lien YT, mais faire parler les autres pour ne rien dire, c'est un peu drôle quand même
Ils se dirent alors, mais plutôt que de mettre mes images et mes pensées, avec de l'intelligence artificielle, je peux mettre les images d'un autre:
Au passage, ils decouvrirent que le coorrecteheure d'ortograffe ne leur proposait pas de saulution, mais juste une promoision de lien qui servet aryen
Smilez, souriez, pédalez
Récit du 11 Décembre 2023 pour la course LyonSaintéLyon
Voir le récit : Le temps suspendu, 34, 12, 1513 lectures
chocoff feat off de l'Ecureuil : rencontre au sommet
Par Benman - 22-07-2023 16:31:08 - 8 commentaires
Ce projet de chocoff, nous l'avions depuis longtemps.
Et cette année, possibilité de rejoindre le off kikou de l'Ecureuil, où comment joindre l'agréable et l'agréable.
Chococaro nous suivra à distance depuis la Corse. Pour les 3 chocos boys, ewi, xsbgv et benman, ce sera 4 jours avec une rencontre au sommet le samedi.
Départ de Lyon vers 21h. Autoroute fermée vers Grenoble. Nationale, blabla. A Grenoble, rocade fermée, on Traverse Pont de Claix blabla. Bref. On a déjà perdu pas loin d'une heure.
Tout va bien, on est au lac du Chambon. Je double péniblement une camionnette polonaise (il est déjà 23h30). On est arrêté par la file de voitures en warning. Je me retrouve en sandwich entre deux camionnettes polonaises Il nous reste 45 km.
Après 30 min d'attente, on commence à croiser une file de voiture qui descend. Puis les flics qui nous indiquent route fermée jusqu'à au moins demain midi: Coulée de boue. J'essaie de leur expliquer que je connais une polonaise qui en prend au petit dej, mais ils n'ont pas la ref.
"Circulez. Si vous allez à Briançon, il faut passer par Gap."
On regarde le GPS, le gap est immense entre ce qu'on avait prévu et ce qu'on va réellement faire. J'avais bien entendu que Gap avait été placé en redressement judiciaire. Finalement, on fait du routage live. Décision de passer par la Maurienne sans repasser par Grenoble (ça ne me froisse pas vraiment de me retaper tout le chemin à l'envers...), et 70 km de moins que par Gap.
Sauf que ce chemin, c'est par le Col du Glandon direction la Croix de Fer (c'est le contournement de Belledonne par derrière). La végétation que nous découvrons est hachée, la route est à chier. Des branches au sol, et sur la route: des pierres un peu partout. On zigzague mais ça passe.
Retour sur le Lautaret en montant le télégraphe et le Galibier.
Pire qu'une étape du Tour de France... et de nuit en plus!
Arrivée après 3h du matin. Maillot à pois ou lanterne rouge?
On réveille Xavier, passé vers Lyon bien après nous, mais qui est finalement arrivé avant après avoir pris directement la direction de Chambéry et du Galibier.
Presque 6h30 pour faire au global 360 km, la où normalement on met 2h40.
On l'aura fait notre ultra cette année!
J1 De l'Izoard à Rochebrune
Lever tard. Ah bon? En fait, on avait la bonne heure pour le off de l'Ecureuil, mais pas de lever. Un peu comme plus jeune, quand on croisait au retour de quelques nuits magnétiques ceux qui s'y collaient pour aller travailler.
Blabla intense au petit dej. On saute le repas du midi pour aller direct à l'Izoard. Il est déjà 15h
Belle balade dans les pierriers pour rejoindre le pied du Pic de Rochebrune à 3300m.
On renonce 100 m sous le sommet: le passage est délicat et personne n'a envie de prendre des risques inutiles.
Quand tu avances d'un mètre, les pierres roulent et le gain se barre immédiatement. Retour par le lac de Souliers et la Casse Déserte en contrebas de la route du col.
Il est parti dans le matin
Plein de lumière
Il était mince, il était beau
Il sentait bon le sable chaud
Sur les 3/4 de la journée avant de rejoindre la route du col, on n'aura croisé que un randonneur.
Fin de J1 avec un repas attendu depuis le matin.
Les estomacs ont rejoint nos talons: la journée s'est finie en foulée avant. On a rêvé de l'après...
au menu: filets de Merlu au four et fondue de poireaux et petits légumes.
Sauf que chez Xavier, on a inventé le four intermittent du spectacle. Quand tu l'ouvres, il se ferme.
On reste fermes sur le menu, même si le dessert est pris après minuit. Les carottes sont transformées en citrouilles.
Dodo...Patauds.
J2: De Névache à la Vallée Etroite
Départ à 11h30 de Nevache, dans la vallée de la Clarée. On se gare et discute avec un cycliste qui descend juste du col de l'échelle qui mène vers une vallée enclavée anciennement italienne (refuges i Re Magi et terzo alpini...): la Vallée Etroite
Objectif du jour: faire une boucle par les chalets du Vallon, contourner la Miglia en passant par des lacs, et rejoindre la Vallée Étroite.
T'as une idée du chemin?
Sauf que le topo de rando n'avait pas prévu que le chemin avait pu être emporté par une avalanche...
Plus de chemin au 1er col... il faut soit descendre dans un pierrier terreux super casse-gueule, soit remonter vers la crête en mode chamois.
C'est par là
Va pour la crête. La boucle est donc impossible. J'en profite pour faire la pointe toute proche en laissant mes 2 camarades à leurs regrets (ou pas) de ne pas tâter du caillou.
Baudouin est en mode cheville de miel depuis un moment.
On redescend comme on peut la crête avec un peu de retenue pour certains... retour sur un alpage en lisière de forêt... et nous voilà qui descendons direct la forêt en direction du bas de la vallée étroite. Notre étroitesse d'esprit nous fait oublier de chercher un chemin. Après 200 m de descente de plus en plus raide à nous tenir aux rhododendrons, on décide de finalement remonter pour éviter d'être encore plus dans le n'imp.
En remontant, on arrive à se paumer entre nous, Baudouin a fait un petit détour: joie des luttes intestinales!
Finalement on reprend pied pour finir en beauté par le chemin de l'aller sauf pour moi qui vais tester le balcon plus haut.
Baudouin me fait remarquer que ma semelle est en train de partir en sucette. Elle pendouille lamentablement telle le goitre de Édouard Balladur...
Mais en foulée avant-pied, ça passe. Par contre, pour les 2 jours itinérants qu'il reste, ça ne passera pas.
Mais chacun sa route... chacun son destin. Je fais le haut, Xav et B enlèvent le bas et font le plein d'eau alors que je crois qu'ils en ont plein le dos.
Vous voyez pas 2 petits points en contrebas sur le chemin?
Je cours dans la descente, pensant être le dernier.
Petit coup de fil. On se rejoint au col de l'échelle? Oui dit B. "On entend déjà la route."
Je suis encore loin. J'accélère, encouragé par ma semelle volante.
Arrivé au col, personne... en fait, j'étais 20 min devant!
On finit par la route pour avoir la chance de trouver un magasin ouvert à Briançon. Demain, on a RV avec les furieux à 10h au Galibier... ça laisse pas beaucoup de temps pour aller faire les soldes. Pourtant nous n'aurons pas le choix. Time is time. 19h30 ça ferme, on entre dans Briançon à 19h28.
On fait plus simple pour le repas du soir. Dodo un peu plus tôt que la veille. Va falloir prendre des forces.
J3. Du Galibier à Buffère
Réveil moins brutal que la veille. Baudouin a réglé la sonnerie. Ça m'évitera de manquer de tomber de l'armoire... ou du lit du haut.
Départ à 2 voitures. Je passe chez Intersport histoire de reprendre de la semelle. Si tous les rochers sont aussi rapeux que ce qu'on a eu pendant 2 jours, une bonne semelle ne sera pas de luxe si je ne veux pas finir en viande saignante.
Fin de semelle un peu difficile..
On laisse une voiture dans la montée du Lautaret en prenant soin de ne pas laisser les clés dedans...
... petit souvenir perso au passage d'une virée avec Baudouin en Belledonne pour faire le Moretan, initialement en traversée, et qui s'était terminée en aller-retour, la clé de la voiture 2 étant restée dans le coffre de la voiture 1... hum hum
Enfin, Xavier s'y reprend à 2 fois pour récupérer un double.
Montée au Galibier. A voir la file ininterrompue de cyclistes, on a raté un truc à monter comme ça.
On en oublie de s'arrêter au tunnel. Les kikous ne nous attendent pas au col, mais juste en dessous.
Je fais demi tour en martyrisant une balise de direction sur la route. Est-ce une balise GPS?
Toujours est-il que nous retrouvons les 5 furieux à la buvette, qui ont l'air déjà entamés.
Mais ils étaient pas 9 hier? Ah, mais y'a eu de la Grande Casse.
Que même que le chef aux noisettes bien accrochées il a renoncé, mou du genou.
L'Ecureuil nous a fait faux bond
Bon je connais un peu le sujet genouilleux et ne la ramène pas trop.
Le Mulot, lui, n'a pas trop aimé une piqûre d'abeilles.
La triple, c'est bien pour les bières, moins pour la taille des chevilles...
Tout ça nous permet d'échanger sur le fil privé Bon app de l'Ecureuil, nos plus belles photos.
Ces beautés de la nature permise par notre beau sport
Et puis les 2 filles ont fait leur route dans leur coin.
Plus de David, plus douillettes? elles préfèrent rejoindre le groupe le dernier jour et passer dire bonjour à la Meije en mode j'ai la Grave qui me démange.
Ah, les vacances à la Meije en plein juillet...
Donc on retrouve Patrick, récent vainqueur du GR20 cul-sec en 4 jours, David-le-jeune, spécialiste du 800m sans volant, Papounet Tom en mode 🥝, Alex, alias M. Duss sur kikourou, déjà en mode chamois- appareil photos, et aussi Mazbert le local de l'étape. Eh oui. Au Galibier, nous sommes à la limite du 73.
C'est parti direction le Grand Pic du Galibier à 3200. La vue promet d'être sympa, même si les nuages menacent un peu.
La 1ere montée fera l'objet d'une grogne parmi la populace vis à vis de l'élite qui a tracé puis s'est cassée façon extinction des feux.
Le traceur n'étant plus là, les kikous sont en mode rébellion: lever à 5h30 au lieu de 3h, shunt du Goléon, et maintenant ça serre les dents et les fesses dans la cheminée un peu gazeuse qui va nous mener au pied du grand pic.
On dirait que y'a déja un morceau de short qui y est resté. Le meilleur est à venir
C'est par là, z'êtes sûrs?
Après quelques péripéties et surtout beaucoup d'entraide et des paroles rassurantes de la part des plus poilus, nous atteignons le col.
Et là, la magie opère.
Allégeance Patesque à la roche-mère
On monte en file indienne jusqu'au grand tipi, avec un repas du midi au sommet, face aux Aiguilles d'Arves d'un côté, et à la Barre des Écrins de l'autre côté.
A bâbord, y'a le Thabor. Les burnés nous décrivent leur chemin pour en arriver là.
La perche à selfie, M. Duss
La pluie s'invite quand on repart. Enfile ta veste Thabor... et retire-la dès que tu es en nage, car c'était un leurre: 3 gouttes et puis dégage.
Le paysage lunaire me rappelle la Croix de Belledonne, le truc que certains me disaient que je ferais jamais...
Nous suivons la crête toute débonnaire, puis un joli chemin en balcon.
Nous surplombons le Grand Lac. Le paysage est une grande claque.
Tentative de remplissage du lac?
On abrège un peu l'expérience en renonçant à la dernière crête, un peu comme un punk à chien qui fait sa mise en plis.
Ça ne fait pas un plis, après la bière du goûter au refuge du... chardonnet, on se gourre dans la descente pour finir sur le plancher de Névache.
La remontée se fait après une jolie cascade.
L'arrivée au refuge de Buffère est bienvenue.
Le buffet est servi à 19h. Patrick nous fait goûter sa San Pellegrino arrangée. Parait-il que ça vaut la tisane ascenseur au Maïdo.
Nous faisons enfin la connaissance du gardien de ce qui s'appelle un refuge. Des fois, il y a des gens qui gagnent à ne pas être connus. Et là, effectivement c'est pas gagné. Après avoir rappelé à Tom qui balançait des pieds, que les chaises ont été façonnées de sa main, et méritent une attention qu'on ne retrouve que dans les plus grands barreaux... le voilà qui nous donne l'heure du petit dej: 7h30. A prendre ou à laisser.
Poker face.
Patrick n'avait pas que de la San Pellegrino. Il a un horaire à tenir.
Nous les 3 chocos bobos, ça nous va très bien. On a renoncé à connaître la couleur du lever du jour cette année.
Mais les zôt loulous, ils ont rendez vous en Terre inconnue à midi au refuge du Thabor. Et Thabor, de prime abord, c'est loin.
Le chef il a dit 3h le lever. Bon, même si ça casse les noisettes de certains y'a pas trop le choix: ce sera 3h.
Et là, on découvre comment un refuge de montagne a, petit à petit, migré vers la pension de famille...
"Mais si vous vous levez à cette heure-là, le bruit va faire descendre le petit peuple qui va réclamer son petit dej aux aurores". Beau réalisme que celui de nos kikous, youhhh, qui ne se laissent pas faire.
3h. Point barre.
Et là, la réaction mythique du "gardien": "3h? mais pour quoi faire?"
Regard un peu gêné, allez promis, les éléphants se déguiseront en petites souris demain matin. Si une porte claque, ils accepteront les baffes.
La nuit va être compliquée dans notre repaire chocolaté.
Chaque groupe a sa chambre, donc même pas de question à se poser sur ce qu'on fait à 3h... étant donné que les 2 parcours partent en sens inverse, si on veut accompagner les poilus, ça va nous faire une sacré journée. Or nous avons en magasin côté choco: un genou façon picador, une cheville en mode tire-fond, et un bide délicatement malmené ces derniers temps.
Donc repos.
On fait un bisou à nos loulous en leur souhaitant une bonne mais courte nuit.
Sauf que la taille et la configuration de la chambre avec une fenêtre qui donne sur une serre nous dessert.
Et on a repris trop de dessert...
Et voici que nous entendons les Echos des voisins qui refont le Monde en bons Parisiens, et ont la guitare qui les démange façon Inrockuptibles.
Pour un peu, on aurait la noce de Figaro, ou un Gala ... est-ce un Progrès, une Libération express? On fera le point quand on aura dormi.
Bref, le refuge a tout d'un gîte, et sous l'abri-gîte, on ne desserre pas les dents de la nuit.🥵
C'est même les dents de l'amer: Qué Calor. Mon señor...
J4. De la Clarée au Pont de l'Alp
3h, il est l'or de se reveillor.
Mais j'ai même pas commencé à dormir. Je passe mon tour. La matinale de 7h30 c'est pas si mal.
Petit dej.
Mais ils sont où les kikous, eh oui, le gardien n'a rien entendu. Nous aurons notre café crème.
C'est l'heure de partir si on veut pas finir en fondue.
C'est le moment de retourner à la casa en trouvant les chemins les plus chouettes.
On domine la Clarée par le Nord. Oui, mais le Nord, c'est le versant qui est exposé sud.
On commence à mouiller les casquettes plus que de raison. On arrive au refuge de Laval. Je me dis, petain, il fait chaud. Bon, on va quand même prendre une omelette aux oignons confits.
Mais on ne fait pas d'omelette sans casser des fibres: la montée aux Beraudes qui nous attend est terrrrrible..
Le soleil donne...Tape sur nos systèmes,
l'envie que tout le monde s'aime.
L'ascension est en mode pente-cotes... rôtis nous sommes.
Plus grand chose à boire, on voit rouge.
Nous sommes au lac des Béraudes. Ce lieu mythique nous ravit.
ticket to ride?
En ce lieu magique, all you need is love ("ah, beyraudes", disent les anglais qui n'y voient qu'un passage piétons pour 4 garçons dans le vent)
Nous reprenons notre parlophone pour grimper de concert jusqu'au col. Mais y a-t-il un plus bel endroit sur terre?
Nous dominons les eaux bleues du lac au milieu des roches acres et ocre.
La descente est tellement belle. Nous allons bientôt rejoindre d'autres lacs en or pour la golden hour.
Une dernière cheminée, quelques mains courantes déposées ça et là, sans aucune plainte de notre part. Nous descendons un dernier col back, qui ressemble beaucoup au Tricot.
Nous courons à perdre la laine pour rejoindre la voiture et y apprendre que Jane a rejoint Serge.😢
Je suis venu te dire que je m'en vais, et tes larmes n'y pourront rien changer.
Et quand bien même, cet amour des feintes vient clore cette balade de Johnny Jane... nous avons passé un moment magique hors du temps.
Nous avons laissé notre aquaboniste du refuge pour nous réfugier dans nos meillleurs souvenirs et les coucher, tard sur le papier.
Merci Xavier et David pour ces belles balades de gens heureux.
Merci à chacun pour votre présence.
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Par Benman - 26-12-2020 22:44:26 - 7 commentaires
Oui, la musique symphonique est une invention incroyable, qui permet d’obtenir une variété quasi infinie de sonorités et de conversations.
Mais la musique symphonique, comme tout phénomène de masse peut aussi lasser. Les individualités peinent à s’exprimer et sortir de la nasse.
Les musiciens ont créé le concerto, qui permet à un soliste de briller. Mais quelle injustice pour le reste des musiciens, qui servent de faire-valoir au héros qui brille sur leur do ou leur sol.
Alors les musiciens ont inventé la musique de chambre, et en particulier le quatuor à cordes.
Un quatuor à cordes est en général constitué de 2 violons qui se répondent, un alto, plus grave, qui a sa partie, et un violoncelle, majestueux, qui sert de base à tout ce beau monde.
Mais surtout dans un quatuor, les individualités sont magnifiées par la puissance du collectif. Chacun soutient l’autre tout en enrichissant sa partie.
C’est la puissance du groupe qui créé l’émotion et la vitalité du morceau.
Tout bon quatuor comporte des parties rapides dans lesquelles les musiciens virtuoses font admirer leur technique un peu sur le modèle du fractionné sur piste, et des mouvements plus lents, où les musiciens les plus sensibles vont pouvoir faire admirer la richesse de leurs sonorités, en douceur et avec patience, un peu comme un coureur fait ses gammes en endurance fondamentale.
Dans le quatuor classique, 3 grands compositeurs dominent la production, car ils ont donné leurs lettres de noblesse à cet art : Haydn, Mozart et Beethoven.
Oui, Bach n’a pas tout inventé dans la musique dite « classique »
Mais puisqu’il faut donner des avis, pour moi celui qui me procure le plus de bonheur et de curiosité, c’est le quatuor en fa majeur de Maurice Ravel, qu’il composa en 1903 à l’âge de 27 ans.
Ce n’est pas du tout un quatuor classique ou ordinaire. Sa structure musicale est très complexe et casse les codes du classicisme.
Tout le monde, de ravel, connait évidemment le bolero. Cette musique entêtante qui est devenue un tube absolu, a fait un peu oublier quel génie a pu être par Ravel.
Dans son concerto pour piano en sol, Ravel a notamment su donner une grâce au piano, qui dialogue avec l’orchestre et avec le hautbois dans une époustouflante partie de cache-cache, interrompue au milieu par un mouvement lent qui est peut-être ce que la musique a produit de plus beau.
Mais le quatuor à cordes de Ravel, son unique quatuor à cordes, d’ailleurs, utilise toute la vivacité et la richesse des instruments, dans leurs sonorités les plus inattendues.
Ceux qui ont vu le film « un cœur en hiver » de Claude Sautet, y ont peut-être découvert ce quatuor, omniprésent, qui rythme toute l’intrigue.
Les violons se répondent comme des oiseaux perchés au sommet d’une montagne. Les dissonances sont rattrapées in-extrémis, comme on se rattrape à une racine après avoir glissé sur un chemin.
Mais c’est sur un rythme de danse que se poursuit l’histoire. On a envie de sauter en l’air avec les instruments, et on sent le vent qui nous pénètre dans une formidable poésie.
Mais surtout, cette œuvre nous montre des instruments qui construisent ensemble une histoire, qui se soutiennent les uns les autres et s’inventent des lendemains prodigieux, aussi bien dans le lent, que dans le rapide.
Cette œuvre à mon sens préfigure les grandes heures des quartets de jazz qui ont révolutionné la musique moderne.
Mais surtout cette œuvre est en mode majeur. Vous savez en musique, il y a le mode majeur, et le mode mineur.
Le mode mineur est souvent associé à la mélancolie et la grâce, tandis que le mode majeur est sensé plus véhiculer la joie et la sérénité.
Aujourd’hui, cette distinction est devenue un peu désuète. 99% des compositions de rock, pop ou variété sont en mode mineur. On y retrouve souvent les 4 mêmes accords magiques accompagnés à toutes les sauces.
La musique a beaucoup perdu de sa richesse chromatique face à cette invasion du mode mineur simplifié.
Le terme chromatique, qui désigne la succession des plus petites notes dans une gamme, afin de former une palette de couleurs, reprend évidemment le terme champ chromatique en peinture, et ce n’est pas un hasard.
Mais la pop et la variété se sont construits alors que la musique dite « moderne » partait dans le dodécaphonisme et l’atonalité, si difficiles à comprendre quand on n’a pas une oreille très entrainée, et à toute épreuve.
Le mode majeur, ici est celui de l’assemblage dans les dissonances, celui de l’inquiétude assortie à la sérénité et l’espoir, sans céder à la mélancolie. Un peu ce qu’on aurait finalement aimé que 2020 soit. Alors que 2020 restera définitivement comme un année mineure et mélancolique.
******
Mais pourquoi je vous raconte tout ça, qui n’a rien à voir ou presque avec la course à pieds ?
J’ai découvert le quatuor à pattes grâce à kikourou au cours du parcours des Crêtes organisé par l’Echappée Belle.
Je vous raconte la genèse de notre quatuor kikouresque, et la belle interprétation qu’il a donnée à l’occasion de cette course si rare, cet été.
C’est bientôt les inscriptions pour l’Echappée Belle, n’hésitez pas à y faire un tour, soit comme coureur, comme bénévole ou comme supporter. C’est devenu un événement incontournable de note été et notre année kikouresque. Pour faire un beau quatuor, il faut des instruments qui ont une richesse, mais il faut surtout une belle partition.
Nous l’avons eue avec ce parcours des crêtes.
Récit du 26 Décembre 2020 pour la course L'Echappée Belle - Parcours des Crêtes - 62 km
Voir le récit : Le parcours des Crêtes que c'était un moment magique, 26, 20, 3339 lectures
Récit du 19 Novembre 2019 pour la course Trail des Allobroges - 66 km
Voir le récit : Un boulevard, ces Allobroges..., 24, 1, 10, 2542 lectures
Récit du 05 Octobre 2019 pour la course L'Ardéchois - 57 km
Voir le récit : L'art des choix, c'est de se faire plaisir, 35, 18, 2151 lectures